« Les salariés ont pris conscience que les missions handicap sont un PLUS pour eux ! »

Publié le 2 novembre 2016

Les salariés sourds de la DCNS utilisent Tadeo

 

Leader mondial du naval de défense, entreprise de haute technologie et d’envergure internationale, DCNS a mis l’innovation au cœur de sa stratégie. Une valeur qui depuis 2010 est également le moteur d’une politique handicap particulièrement volontariste.

Entretien avec Bernadette Messikh, responsable Mission Handicap.

Vous affichez un taux d’emploi des personnes en situation de handicap proche de 6%, pouvez-vous détailler ces résultats ?

Il est vrai que nous affichons des chiffres en hausse constante. En 2013, nous avions un taux d’emploi des personnes en situation de handicap de 5,39 %. En 2014, nous sommes passés à 5,60%. Ce qu’il faut également souligner, c’est que sur ces 5,60%, nous employons 4,83 % de salariés en emploi direct. Par ailleurs, chaque année, nous avons de plus en plus de collaborateurs qui acceptent de donner à DCNS leur reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH).

Cette année, 76 nouvelles personnes se sont manifestées et ont fait la démarche de remettre leur RQTH aux chargés de mission handicap.

Cela signifie que nos salariés ont confiance. Ils savent qu’en se déclarant, ils ne seront pas stigmatisés par notre entreprise et que nous allons tout faire pour les accompagner.

Par ailleurs, nous avons signé en 2014, avec l’ensemble des organisations syndicales représentatives, notre deuxième accord (2014-2017), dans lequel nous prenons des engagements forts en termes de recrutement, de maintien dans l’emploi et d’accompagnement de nos salariés en situation de handicap.

Quelles sont les grandes lignes de cet accord ?

Notre accord prévoit l’embauche de 90 personnes en CDI et CDD (dont 70% en CDI), de 20 personnes en intérim, de 60 alternants (contrats d’apprentissage et de professionnalisation) et de 90 stagiaires. Par ailleurs, DCNS propose un accompagnement personnalisé dès l’arrivée de la personne et tout au long de son parcours. Nous avons mis en place un système de tutorat tenant compte du handicap : une personne accompagne le nouveau salarié pendant toute la durée de son intégration.

Nous avons aussi nommé un correspondant handicap sur chaque site du Groupe. Son rôle est de s’assurer que le poste de travail est adapté au handicap, que l’évolution professionnelle n’est pas freinée et il prend en compte, le cas échéant, l’évolution du handicap. Nous proposons également toute une série d’aides financières : quatre jours d’absence rémunérés pour que les personnes puissent se rendre à leurs rendez-vous médicaux, offres de CESU (soit l’équivalent de 1100 euros/an), prise en charge de prothèses auditives …

Notre politique s’inscrit plus largement dans une démarche RSE. Le maintien dans l’emploi et la compensation du handicap sont pour DCNS un enjeu majeur : nous proposons des aménagements de poste et, si besoin, des formations permettant la maîtrise des outils mis à disposition.

Comment fonctionne votre budget ?

Aujourd’hui, nous sommes presque totalement exonérés de notre contribution Agefiph.

Pour soutenir le financement du deuxième accord, DCNS a pris l’engagement d’apporter un soutien financier qui peut varier en fonction de la contribution Agefiph annuelle théorique et permettre d’atteindre un budget annuel estimatif de 750k€. Ce budget est présenté chaque année à la commission centrale de suivi et d’orientation de l’accord. Il montre bien l’implication de l’entreprise au-delà de ses obligations légales.

 Que faites-vous pour vos salariés en situation de handicap auditif ?

Les personnes en situation de handicap auditif sont souvent des personnes touchées par la presbyacousie, une déficience auditive liée à l’âge. DCNS prend à sa charge le complément Sécurité Sociale et Mutuelle de leur appareillage.

Par ailleurs, pour nos salariés sourds, nous utilisons Tadeo depuis notre Ier Plan Handicap (2010-2014). Nous avons déployé cette technologie pour l’une de nos salariées sourde signante. Elle avait un poste financier stratégique nécessitant de répondre au téléphone. Grâce à Tadeo, elle a pu travailler normalement et bénéficier d’une promotion. Ce dispositif est maintenant étendu partout où le besoin est avéré. Il a permis de recruter sans appréhension des personnes sourdes ou malentendantes. Une dizaine de personnes l’utilise chez nous et nous n’allons pas nous arrêter là. C’est un outil totalement intégré dont l’entreprise ne saurait se passer, indispensable pour téléphoner, assister à des réunions ou des visioconférences.

Tadeo participe à cette confiance que nous font les salariés. Se déclarer malentendant ou sourd n’est pas un frein pour une carrière. Aujourd’hui, notre politique de maintien dans l’emploi, d’adaptation des postes et les moyens technologiques qui sont entre nos mains permettent de «gommer les difficultés ». Les salariés ont pris conscience que les missions handicap sont un PLUS pour eux. L’essentiel pour nous est la compétence de la personne bien au-delà de son handicap.

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